Fos-sur-Mer est une commune aux paysages contrastés, entre complexe industrialo-portuaire et terres de la Camargue et de la Crau. La création de son port remonte à l'époque romaine, le site bénéficiant de l'abri d'un golfe et d'eaux profondes qui en firent un riche relais commercial en Méditerranée. Au Moyen-âge, l'établissement seigneurial et ecclésiastique sur l’éperon rocheux de l'Hauture favorise l'implantation d'une communauté villageoise provençale dont l'économie fut longtemps celle de la pêche et de l'agriculture. Mais c'est l'histoire industrielle récente qui marque la ville à partir de la fin des années 1960, avec l'implantation d'un vaste projet d'aménagement du territoire alliant transport maritime et usines. Le développement de ce complexe industrialo-portuaire déterminera l'évolution démographique de Fos-sur-Mer. Aux débuts des années 1960, la commune comptait un peu moins de 3000 habitants. Ils sont plus de 15000 aujourd'hui, avec une population active travaillant pour près de la moitié dans l'industrie*. Sidérurgie, pétrochimie, terminal méthanier, port de containers : Fos est aujourd'hui le plus grand complexe industriel d'Europe. Revers de cette activité, la pollution et la présence de nombreux sites classés à risques d'accidents majeurs mobilisent élus et habitants pour tenter de dégager la voie d'un développement industriel respectueux de l'environnement et de la santé de la population.
Les films collectés et présentés ici témoignent de l'histoire industrielle et ouvrière récente de Fos-sur-Mer. L'arrivée du tout premier navire minéralier en 1968, filmée par un cinéaste amateur port-de-boucain, Antoine Turchi, à un moment où le projet industriel de Fos peut représenter l'espoir d'un renouveau économique de la région. La construction de l'usine sidérurgique Solmer (actuelle ArcelorMittal), au tout début des années 1970, filmée par un cinéaste anonyme. Travaillant probablement pour l'une des entreprises chargées des travaux, il produit un document précis sur cet immense chantier. Quelques années plus tard, les films de famille d'un ouvrier employé à la Solmer, Alain Brémond, illustrent ce que put être, dans ce contexte, l'ascension sociale d'un ouvrier de la sidérurgie. En 1984, une manifestation en faveur du maintien de l'activité de l'usine d'Ugine Acier (actuelle Ascométal) est filmée par un militant politique et syndicaliste communiste, Vincent Palmieri, venu de Saint Antoine pour participer à la mobilisation. D'autres films témoignent de la vie locale. En 1975, un cinéaste anonyme filme la visite à Fos-sur-Mer des anciens de la 2e division blindée du général Leclerc. En 1985, le « caramentran » fait l'objet d'un reportage réalisé dans le cadre de la Maison pour Tous d'Istres.
*Source : Métropole Aix-Marseille Provence, Observatoire SIG – Territoire d'Istres-Ouest Provence, 2018.