Grans

Grans est la commune la plus au nord du territoire Istres Ouest-Provence. Elle se situe dans un paysage emblématique de La Crau et des coussouls. Ces plaines de pâturages semi-arides à l’écosystème spécifique sont mis en valeur et protégées sur la commune gransoise par la réserve naturelle régionale de la Poitevine-Regarde-Venir qui jouxte la Réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau. Historiquement lié à l'archevêché d'Arles et à sa proximité avec le pays salonais, Grans a l'architecture d'une petite ville provençale, structurée par une série de cercles autour de son église. Marquée traditionnellement par une activité agricole dédiée à la meunerie, la ville compta plus de dix moulins le long de La Touloubre, rivière qui traverse Grans pour aller ensuite se jeter dans l'étang de Berre. Aujourd'hui, l'agriculture et l'artisanat restent présents dans la commune, avec des productions d'huile, de miel, de farine ou de poterie. Mais l'activité proportionnellement la plus importante y est représentée par les commerces et les services. Depuis l'après seconde guerre mondiale, la démographie gransoise n'a cessé d'augmenter, passant d'environ 1700 habitants au milieu des années 1940 à plus de 5000 désormais. Conservant le cadre de vie d'une ville de taille modeste, Grans bénéficie d'une attractivité résidentielle au sein de l'unité urbaine de Salon-de-Provence, tout en s'inscrivant dans l'intercommunalité d'Istres Ouest-Provence et, notamment, dans son développement d'équipements culturels en réseau.

Les films d'amateur présentés ici sont des souvenirs de la vie familiale et scolaire locale dans les années 1950, 1960 et 1970. Les films déposés par Clément Moynault, médiathécaire et président de l'association Histoire et traditions gransoises, laisse voir la vie d'une famille à Grans au fil des saisons dans les années 1950 et 1960. Les films déposés et tournés par l'instituteur Jean-Claude Dauphin témoignent, eux, de la vie communale. Originaire du Vaucluse et ayant grandi à Miramas, Jean-Claude Dauphin enseigna à Grans durant presque toute sa carrière, à partir de la fin des années 1960. Dans les années 1970, équipé d'une caméra Super 8, il filme Grans à l'occasion de moments marquants, comme les inondations causées par la crue de la Touloubre en octobre 1973. Surtout, il filme jusqu'à la fin des années 1980 la vie de son école lors des spectacles de fin d'année, des séjours en classe de neige ou de sorties pédagogiques. Ses images conservent ainsi des souvenirs de la vie scolaire de plusieurs générations gransoises.

À ces films d'amateur, s'ajoute le portrait d'une cinéaste amateur résidant à Grans, Jeanne Glass. Américaine, Jeanne Glass s'installe à Grans et enseigne l'anglais à Salon-de-Provence. Passionnée de cinéma qu'elle pratique en amatrice depuis son enfance, elle participe à la création de la section Cinéma-Audiovisuel du lycée Adam de Craponne. Parallèlement, elle s'engage dans la promotion du cinéma non-professionnel, notamment comme présidente de l'Union Méditerranéenne de Cinéma et Vidéo (UMCV) et vice-présidente de l'Union Internationale du Cinéma (UNICA), association internationale affiliée à l'UNESCO. Son portrait, filmé par Claude Bossion en octobre 2020, retrace le parcours d'une cinéaste férue de transmission et témoigne de ce vaste pan peu connu de l'histoire du cinéma que sont les pratiques en amateurs.