Miramas
Les images d'amateur filmées à Miramas sont les plus anciennes retrouvées à l'échelle du territoire d'Istres Ouest-Provence. Dès le début des années 1920, la plaine de la Crau et l'autodrome de Miramas sont filmés. Puis, les films de famille et d'amateur gardent une trace de l'importance des transports sur la commune, ainsi que du lien social local, militant ou associatif.
Miramas est démographiquement l'une des deux plus importantes communes de l'Ouest-Provence, après Istres. Elle compte aujourd'hui près de 27000 habitants. Construite aux portes de la Crau, sur une hauteur rocheuse dominant l'étang de Berre, Miramas est un village médiéval. Jusqu'à ce que la Provence ne soit rattachée à la Couronne de France à la fin du XVe siècle, la place forte appartient à l'évêché d'Arles. Les moines de l'abbaye de Montmajour y développent l'irrigation, permettant l'essor de la culture des céréales et de la vigne. Toutefois, la croissance de Miramas sera due à la modernisation des transports au cours du XIXe siècle. Pour répondre au besoin de Marseille d'être relié au Rhône par le rail, la ligne Arles-Marseillle est inaugurée en 1848. La même année, une gare de marchandise ouvre à Miramas. Elle est construite à quelques kilomètres de la ville, dans les plaines. Un quartier, Constantine, émerge. Dès lors, Miramas va se développer comme une ville ferroviaire. L'urbanisme ne s'accroît pas autour du noyau historique, mais de la gare. Rapidement, la population est plus nombreuse dans la plaine que dans le centre ancien. La distinction entre « Miramas-gare » et « Miramas-le-vieux » prend sens, officialisée en 1894 avec le transfert de l'Hôtel de Ville. Avec l'ouverture du Canal de Suez en 1869, Marseille devient le premier port français d'échanges avec les colonies. L'accroissement du transport dans les Bouches-du-Rhône devient nécessaire. En 1893, la gare de triage de Miramas est inaugurée, inscrivant la ville comme un pôle essentiel du réseau ferroviaire national. Aujourd'hui, après 130 ans, malgré une baisse de l'activité du rail, Miramas maintient son importance, notamment avec l'implantation à proximité de la plate-forme logistique multimodale Clésud. La sociologie de la ville garde également les caractéristiques de son histoire, avec une proportion d'employés et d'ouvriers plus importante que dans le reste du département. Outre cette importance du rail, la commune est également engagée sur le terrain de la préservation du patrimoine naturel et historique. Notamment, avec le Parc de la Poudrerie, partagé avec la commune de Saint-Chamas, et l'attrait de Miramas-le-vieux.
Les films de famille et d'amateur concernant Miramas sont les plus anciens retrouvés localement. Ils datent des débuts du cinéma d'amateur, dans les années 1920. Dans des films tournés par des cinéastes amateurs marseillais, on peut voir les paysages de la Crau, ainsi que les premières courses automobiles sur l'autodrome de Miramas. Ce même circuit a, par la suite, été filmé par le Club des amateurs cinéastes de Provence (CACP), puis, dans le cadre de reportages d'entreprise lorsque le circuit devint un site d'essais techniques. Dans le domaine des transports, l'activité ferroviaire ne semble pas avoir suscité autant d'intérêt chez les cinéastes amateurs que l'automobile. Néanmoins, au début des années 1960, un éleveur installé à Istres, Gabriel Torvoni, filme la transhumance par le train des troupeaux de son beau-père, Clément Trouillard. C'est ensuite au travers des mobilisations syndicales que les images d'amateur rejoignent l'importance du rail à Miramas. Des membres du Comité d'Entreprise des Cheminots de Miramas filment en 1968 une manifestation de soutien des femmes de cheminots aux grévistes en 1968, puis les grèves de décembre 1995. La vie associative locale est également une opportunité pour les cinéastes amateurs. Dans les années 1970, un match de football féminin est filmé par un cinéaste anonyme. Ces images montrent l'intérêt précoce pour le football féminin à l'US Miramas, club où l'internationale Sakina Karchaoui fera ses débuts dans les années 2000. Enfin, dans les mêmes années 1970, un cinéaste amateur originaire du Sud-ouest travaillant sur la base aérienne d'Istres, Guy Roques, filme sa visite de Miramas-le-vieux, ainsi qu'une grande fête scolaire sur le stade de Miramas.
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