Port-Saint-Louis-du-Rhône a la réputation d'une ville « au bout du monde ». Ou, dans la langue de la statistique publique, d'une « unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée ». Située entre le Grand-Rhône, à l'ouest, et le golfe de Fos, à l'est, la commune prolonge la Camargue. Ce paysage, à la fois splendide et hostile, a donné lieu à la fin du XIXe siècle au développement d'une petite ville portuaire à la vie rythmée par l'histoire commerciale du transport maritime. En effet, de longtemps, le Rhône et son embouchure constituaient un site stratégique. Le fleuve est un lien entre la Méditerranée et l'intérieur des terres, vers Arles, Avignon, Valence, Lyon, jusqu'à Genève. Mais l'embouchure du Rhône est délicate à franchir. En 1873, l'ouverture du Canal Saint Louis contourne cette difficulté. Le port attenant, creusé en 1864, connaît dès lors un important essor, porté par le commerce maritime avec les colonies. En 1887, le chemin de fer relie la nouvelle bourgade à Arles, accélérant le transport des marchandises et des hommes. Les hommes, justement, viennent nombreux, de Provence ou d'autres régions françaises, et d'Italie ; plus tard, de Grèce, puis, du Maghreb. Les Saint-louisiens vont constituer un creuset où se côtoient mémoire des origines régionales ou nationales des uns et des autres, goût pour la Camargue, ses paysages et sa culture, et attachement à l'histoire de leur ville. En 1904, Port-Saint-Louis-du-Rhône devient une commune à part entière, séparée d'Arles et de Fos-sur-Mer. Le développement se poursuivra fortement jusque dans les années 1930, où Port-Saint-Louis est le deuxième port de marchandises en France. Mais, à la fin des années 1960 et dans les années 1970, l'intégration au Port Autonome de Marseille, puis la création du complexe industrialo-portuaire de Fos entraînent la chute de cette activité. A partir des années 1980, Port-Saint-Louis est confrontée à des taux élevés de pauvreté et de chômage. La population communale décroît, pour se stabiliser autour de 8 500 habitants depuis les années 1990. Port-Saint-Louis reconvertit alors son activité portuaire. En 1992, le port devient plaisancier. Aujourd'hui, la commune maintient une économie diversifiée, notamment au travers du tourisme, de la logistique des transports et de l'agriculture. Tout en promouvant un art de vivre « au bout du monde » porté par la convivialité des retrouvailles au cabanon, les sports et les loisirs de plage et de nature, et les traditions camarguaises.
Les films de famille et d'amateur collectés font voir des instants du passé récent de Port-Saint-Louis. Filmée à la fin des années 1950, une croisière en péniche sur le Rhône rappelle les raisons géographiques de l'implantation de la ville. Un temps de détente au cabanon après une pêche aux coquillages, filmés dans les années 1960 par un chimiste travaillant à Lavéra, Jean Lilamand, illustre des loisirs populaires dont la pratique, naissante au début du XXe siècle, reste actuelle. L'histoire sociale est présente au travers des souvenirs familiaux filmés à la fin des années 1970 par un docker, Guy Barbas. Accompagnées de son témoignage oral enregistré en 2020, ces images restituent l'accroissement du niveau de vie que représente la construction de sa propre maison, tandis que la parole ramène un contexte historique marqué par les conflits sociaux et le lock-out patronal privant les dockers de travail. Dans la deuxième moitié des années 1990, un ancien docker, Paul Bertacca, filme en vidéo la vie communale, ainsi que les passions qu'il partage avec ses amis et sa famille, la navigation à voile, l'équitation et les traditions camarguaises. En 1997, il filme ainsi l'inauguration du clocher de Port-Saint-Louis, aboutissement de la mobilisation de l'association Le Clocher de la paix et du docteur Simon Colonna. Enfin, toujours dans les années 1990, un documentaire sur l'élevage des moules à Carteau est réalisé par deux vidéastes amateurs, Roger Grange et Roger Herquel, membres du Comité du Vieux-Marseille et du Club des Amateurs Cinéastes Photographes et vidéastes de Marseille-Provence, le CACPV.
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